Contrats/clauses
Travail intérimaire > 2. Le contrat de travail intérimaire
Qui est l’employeur du travailleur intérimaire ?
Relation tripartite
Lorsqu’une entreprise recourt au travail intérimaire, il naît une relation
tripartite entre le bureau d’intérim,
le travailleur intérimaire et l’utilisateur.
D’une part, il existe un contrat de travail entre le travailleur intérimaire
et le bureau d’intérim, après que ce dernier ait trouvé le candidat adéquat par
le biais d’une procédure de recrutement et de sélection. D’autre part, un
contrat (contenant également des accords commerciaux) est conclu entre le
bureau d’intérim et l’utilisateur.
Le bureau d’intérim en tant qu’employeur juridique
Le bureau d’intérim est une entreprise dont l’activité consiste à engager
des travailleurs intérimaires et à les mettre à la disposition des utilisateurs
en vue de l’exécution d’un travail temporaire autorisé.
Le contrat de travail intérimaire est le contrat par lequel un travailleur
intérimaire s’engage vis-à-vis d’un bureau d’intérim à exécuter chez un
utilisateur, contre paiement, un travail temporaire autorisé.
Le bureau d’intérim est donc l’employeur
juridique du travailleur intérimaire. C'est celui-ci qui est chargé de
l’administration des salaires, paie le salaire au travailleur intérimaire, doit
être averti par le travailleur intérimaire en cas de maladie, doit souscrire
une assurance-loi pour les travailleurs intérimaires, déclare un accident du
travail à son assureur, etc…
L’utilisateur en tant qu’employeur de fait
Bien que le contrat de travail soit conclu avec le bureau d’intérim, le
travailleur intérimaire effectue ses prestations physiques ou intellectuelles
conformément aux instructions qu’il reçoit directement de l’utilisateur. C’est
en effet l’utilisateur qui explique au travailleur intérimaire, sur le lieu de
travail dans l’entreprise, comment le travail doit précisément être exécuté et
quel est le résultat à atteindre.
Pendant sa mission, le travailleur intérimaire se trouve sous l’autorité, la
direction et le contrôle de l’utilisateur et non du bureau d’intérim.
L’utilisateur est dès lors considéré comme l’employeur de fait.
Dans la pratique, beaucoup d’utilisateurs considèrent que, comme le
travailleur intérimaire n’est pas directement lié à eux par un contrat de
travail, ils n’ont aucune obligation à son égard et ne sont pas non plus
responsables des actes qu’il accomplit pendant son travail. Il n'en est rien
!
C’est l’utilisateur (et non le bureau d’intérim) qui, pendant la mission du
travailleur intérimaire, est responsable de
l’application correcte de la réglementation en ce qui concerne la durée
du travail, les jours fériés, le repos dominical et les prestations de nuit.
L’utilisateur est tout autant responsable du
bien-être, de la santé et de la sécurité au travail du travailleur intérimaire
span>. Ainsi, il relève également de la responsabilité de l’utilisateur de
mettre des équipements de protection individuelle à la disposition du
travailleur intérimaire et de veiller à ce que ce dernier les porte
effectivement.
L’utilisateur étant considéré comme l’employeur de fait, cela signifie aussi
que c’est lui, et non le bureau d’intérim, qui peut être tenu pour responsable
du dommage causé par le travailleur intérimaire.
Qu’est-ce qu’une déclaration d’intention ?
Le candidat
travailleur intérimaire doit signer une "déclaration d’intention"
avant d’effectuer des prestations de travail chez un utilisateur pour un bureau
d’intérim et ce, avant que le contrat de travail intérimaire ne prenne cours.
Par cette déclaration d’intention, le bureau d’intérim et le candidat
travailleur intérimaire confirment avoir l’intention de conclure un ou
plusieurs contrats de travail intérimaire (et donc temporaire).
Cette déclaration
d’intention doit être constatée une seule fois, par écrit et individuellement.
Le
bureau d’intérim doit la conserver pendant 5 ans.
A défaut d’une telle déclaration d’intention, un contrat de travail oral, à
durée indéterminée, naît entre le bureau d’intérim et le travailleur
intérimaire, avec toutes les conséquences légales d’un tel contrat. Cela
signifie notamment que le bureau d’intérim ne peut mettre fin au contrat de
travail que moyennant le respect des préavis légaux.
Comment le contrat de travail intérimaire est-il conclu ?
Un contrat de travail intérimaire est un contrat par lequel un travailleur
intérimaire s’engage vis-à-vis d’un bureau d’intérim à exécuter auprès d’un
utilisateur un travail temporaire autorisé contre paiement d’une rémunération.
p>
Ce contrat doit être conclu par écrit et
individuellement au début de chaque mission.
Signalons par ailleurs que des dispositions spécifiques balisent le recours
aux contrats journaliers successifs. Nous les examinons dans la question
suivante.
Signature avant le début des prestations
Depuis le 1er octobre 2016, le contrat de travail intérimaire doit être
signé avant le début d’une quelconque prestation de travail, plutôt que dans
les deux jours ouvrables à compter du début des prestations. En effet, la loi
dispose à présent que le contrat doit être constaté par écrit au plus
tard au moment de l’entrée en service de l’intérimaire.
Pour rappel : le contrat de travail d’un étudiant
intérimaire ou d’un travailleur intérimaire
occupé à temps partiel devait déjà être signé au plus tard au début
des prestations de travail.
Signature électronique
Étant donné qu'il est vraiment peu pratique, surtout pour les missions
urgentes, de demander à l’intérimaire de se rendre à l’entreprise de travail
intérimaire avant le début de sa mission pour signer son contrat, le
législateur a simplifié l’utilisation des contrats de travail électroniques.
La loi dispose à présent que le contrat signé électroniquement est
considéré comme un contrat de travail écrit normal, à condition que la
signature électronique soit faite :
- par une signature électronique qualifiée ou par un
cachet électronique qualifié[1]
;
- ou par une autre signature électronique qui permet
de garantir l’identité des parties, leur consentement sur le contenu du contrat
et le maintien de l’intégrité de ce contrat[2].
Un exemplaire de ce contrat de travail électronique doit être archivé auprès
d'un prestataire de service d’archivage électronique. Et ce, tant à des fins de
protection de l’intérimaire qu’à des fins de contrôle par les services
d'inspection.
Remarque : Depuis le 1er janvier 2016, Federgon a créé une
plateforme online spécifique, afin de faciliter la signature
électronique. La signature électronique a lieu soit via PC, soit de façon
mobile via smartphone ou tablette, avec un e-ID ou un
code personnel.
Grâce à la plateforme, les intérimaires peuvent par ailleurs avoir un aperçu
de tous leurs contrats de travail intérimaire.
Dimona
Le bureau d’intérim est responsable de la remise en temps
voulu de la déclaration Dimona pour ses travailleurs intérimaires. Seul le
bureau d’intérim doit respecter les obligations en matière de déclarations
Dimona. L’utilisateur ne peut en aucun cas déclarer à l’ONSS les travailleurs
intérimaires qu’il engage.
Sanction
Si aucun contrat de travail intérimaire n’a été conclu ou si celui-ci n’a
pas été signé en temps voulu, un contrat de travail (oral) à durée indéterminée
naît entre le bureau d’intérim et le travailleur intérimaire, avec toutes les
conséquences légales d’un tel contrat. Cela signifie notamment que le bureau
d’intérim ne peut mettre fin au contrat de travail que moyennant le respect des
préavis légaux.
Depuis le 1er octobre 2016, cette sanction ne s’applique plus si les
conditions cumulatives suivantes sont remplies :
- l’intention de conclure un contrat de travail a été
constatée par écrit par les deux parties ;
- l’entreprise de travail intérimaire a envoyé le
contrat de travail électronique à l’intérimaire avant le début des prestations,
mais l’intérimaire ne l’a pas signé avant le début des prestations ;
- l’intérimaire a entamé ses prestations de travail
auprès de l’utilisateur au moment convenu ;
- ET l’entreprise de travail intérimaire a fait une
déclaration Dimona correcte[3].
Par cet "assouplissement", le législateur entend éviter que l’entreprise de
travail intérimaire soit punie en raison de la négligence de l’intérimaire.
[1] Tel que prévu par la
législation européenne.
[2] En cas de
contestation, la charge de la preuve incombe à l’entreprise de travail
intérimaire.
[3] Cela signifie que
l’entreprise de travail intérimaire doit avoir déclaré l’entrée en service de
l’intérimaire au plus tard au moment où ce dernier a entamé ses prestations
auprès de l’utilisateur.
Quelles sont les caractéristiques du contrat de travail intérimaire ?
Durée déterminée
Le contrat de travail intérimaire est toujours un contrat de travail à durée
déterminée.
Dans la pratique, le contrat de travail est généralement établi pour une
durée déterminée d’une semaine (le contrat est dit
"hebdomadaire"). Ce contrat hebdomadaire est ensuite prolongé chaque semaine,
aussi longtemps que dure la mission chez l’utilisateur.
Le contrat de travail intérimaire peut également être conclu pour un ou
plusieurs jour(s).
Bientôt un contrat de travail intérimaire à durée indéterminée ?
Le secteur intérimaire demande depuis longtemps déjà de pouvoir conclure
également des contrats de travail intérimaire pour une durée indéterminée pour
l'exécution de missions d'intérim successives chez un ou plusieurs
utilisateurs. La loi concernant le travail faisable et maniable[1] a donc prévu cette possibilité. Les règles
relatives à cette possibilité ne pourront cependant entrer en vigueur qu'après
la conclusion, par la commission paritaire pour le travail intérimaire (CP n°
322), des convention collectives requises à cet effet.
Le secteur doit en effet élaborer un modèle de convention, déterminer à
combien d'élève le salaire horaire minimum garanti et comment l'intérimaire
doit être appelé. La balle se trouve donc du côté du secteur pour le moment.
En attendant, le gouvernement a pris les mesures nécessaires[2] pour que cette convention à durée indéterminée
puisse fonctionner correctement dès qu'elle deviendra réalité. La loi prévoit
que les périodes sans mission d'intérim entre deux périodes avec mission
d'intérim sont assimilées, au niveau de la sécurité sociale, à ces périodes
d'activité. Elle détermine par ailleurs comment la Dimona de ces travailleurs
doit être effectuée.
Nous reviendrons bien entendu sur ces points dès que le secteur aura
effectué les démarches nécessaires afin de rendre les conventions d'intérim à
durée indéterminée possibles.
Période d’essai
Principe
La loi prévoit que les trois premiers jours
ouvrables du travailleur intérimaire sont automatiquement considérés
comme une période d’essai, sauf si les parties en conviennent autrement.
Il n’est donc pas obligatoire de prévoir par écrit une période d’essai de 3
jours dans le contrat de travail intérimaire puisque si le contrat de travail
ne prévoit rien, les trois premiers jours ouvrables sont toujours considérés
comme une période d’essai. Toutefois, si vous voulez prévoir une période
d'essai plus courte ou plus longue ou ne pas prévoir de période d’essai, un
écrit est nécessaire.
Plusieurs contrats intérimaires
Depuis le 1er janvier 2014, en cas de répétition de contrats intérimaires,
les périodes d'essai successives sont interdites. Cette
interdiction est uniquement applicable s'il s'agit :
- de la même fonction ;
- du même poste de travail ;
- et du même utilisateur.
Mentions obligatoires
Le contrat de travail intérimaire doit obligatoirement contenir une série de
mentions :
Mentions générales
- le nom de l'utilisateur ;
- le nom de la commission paritaire de l'utilisateur
(le numéro de la commission paritaire suffit si le bureau d’intérim prévoit une
annexe au règlement de travail, donnant la signification des numéros) ;
- le motif ou la raison de l'engagement ;
- la durée du contrat ;
- la fonction et la qualification du travailleur
intérimaire (ces données doivent être mentionnées selon la dénomination la plus
usitée chez l'utilisateur, de manière à permettre de déterminer la rémunération
du travailleur intérimaire de la manière la plus facile) ;
- la description de la fonction à exercer ;
- la rémunération brute, hors pécule de vacances (la
numération nette peut être mentionnée) ;
- le lieu d'occupation ;
- le régime de travail (la durée hebdomadaire du
travail et la durée hebdomadaire moyenne de travail sur base annuelle) ;
- les frais de déplacements tels qu'octroyés en vertu
d'une cct ou au niveau de l'entreprise ;
- les primes d'équipes et les autres primes si elles
sont d'application ;
- les indemnités auxquelles le travailleur
intérimaire a droit ;
- le mode de paiement de la rémunération ;
- les caractéristiques propres du poste de travail
;
- motif insertion : mentionner s'il s'agit de la
1ère, 2ème ou 3ème tentative ;
- si un accord ou un avis favorable est requis,
conformément aux dispositions de la CCT n°108 et la date de cet accord.
Attention ! Lorsque le contrat
de travail intérimaire est conclu pour l'occupation d'un étudiant, il doit en
faire mention et les dispositions obligatoires du contrat d'étudiant doivent
figurer sur le contrat de travail intérimaire ou, avec renvoi, sur un document
annexé.
Mentions techniques
- le siège social du bureau d’intérim et le siège
d’exploitation du bureau d’intérim pour lequel le travailleur intérimaire
effectue des prestations ;
- le numéro d’ONSS du bureau d’intérim ;
- le cas échéant, le secrétariat social ;
- le nom du service de prévention ;
- le nom de la caisse de vacances et le numéro
d’affiliation ;
- la compagnie d'assurances accident du travail et le
numéro de la police ;
- la caisse d'allocations familiales et le numéro
d'affiliation.
Dans la Commission paritaire pour le travail intérimaire, un contrat
de travail intérimaire type a été rédigé. Ce modèle de contrat reprend
toutes les mentions obligatoires et est, dans la pratique, utilisée par la
plupart des bureaux d’intérim, mais souvent avec leur lay-out et une série de
mentions supplémentaires, non obligatoires. Vous trouvez un modèle de contrat
sous notre rubrique "Sectoriel", en sélectionnait la CP n° 322.
Des mentions complémentaires peuvent en effet être insérées
dans les contrats établis par les entreprises de travail intérimaire
individuelles pour autant, bien entendu, qu'elles ne soient pas contraires à la
réglementation. En cas de contestation quant à la conformité d'un contrat, la
partie la plus diligente peut faire appel à la Commission des Bons Offices des
intérimaires.
Les clauses interdites
Clause d’écolage
Une clause d’écolage reprise dans un contrat de travail intérimaire est
nulle, étant donné qu’elle ne peut être reprise que dans les
contrats de travail à durée indéterminée.
Clause d'interdiction d’engagement par l’utilisateur
Une clause reprise dans un contrat de travail intérimaire stipulant qu’il
est interdit à l’utilisateur d’engager le travailleur intérimaire est
nulle. Une telle clause est en effet contraire au droit du
libre choix et de la liberté professionnelle.
Dans la pratique, les bureaux d’intérim inscrivent alors dans le contrat
commercial qu’ils concluent avec l’utilisateur des clauses relatives au
“débauchage” de travailleurs intérimaires. Les bureaux d’intérim veulent éviter
ainsi qu’un travailleur intérimaire soit engagé à titre définitif chez
l’utilisateur après une semaine de travail intérimaire, par exemple.
Généralement, une clause est prévue, stipulant que le travailleur
intérimaire doit d’abord travailler un certain nombre de jours chez
l’utilisateur avant que celui-ci puisse l’engager à titre définitif. Si
toutefois, l’utilisateur procède plus rapidement à l’engagement, une indemnité
sera demandée.
[1] Loi relative au
travail faisable et maniable du 5 mars 2017, Moniteur belge du 15 mars
2017.
[2] Loi portant des
dispositions sociales diverses du 30 septembre 2017, Moniteur belge du 16
octobre 2017.
Quelles sont les règles à suivre pour les contrats de travail intérimaire journaliers successifs ?
Afin de répondre aux besoins de flexibilité des entreprises, les partenaires
sociaux ont souhaité maintenir ces contrats mais ont placé des balises
juridiques afin d’éviter d’éventuels recours inappropriés à ce type de
contrat.
Définition
Il convient d’entendre par contrats de travail intérimaire journaliers
successifs, "les contrats de travail intérimaire auprès d’un même utilisateur,
conclus pour une durée n’excédant pas 24 heures chacun, qui se suivent
immédiatement ou qui sont séparés au maximum par un jour férié et/ou par les
jours habituels d’inactivité[1] qui, dans l’entreprise de l’utilisateur,
s’appliquent à la catégorie de travailleurs à laquelle l’intérimaire
appartient".
Autres précisions
L’utilisateur peut avoir recours aux contrats de travail intérimaire
journaliers successifs pour autant qu’il puisse prouver le
besoin de flexibilité auquel il est confronté.
Le besoin de flexibilité est prouvé par l'utilisateur pour autant que
et dans la mesure où le volume de travail chez l'utilisateur
dépend de facteurs externes ou que le volume de travail fluctue fortement ou
est lié à la nature de la mission.
Cela implique que le nombre de contrats de travail intérimaire journaliers
successifs doit être proportionné par rapport au besoin
démontré de flexibilité[2].
Information et consultation
Cette procédure d’information et de consultation diffère selon qu’il existe
ou non un conseil d’entreprise ou une délégation syndicale au sein de
l’entreprise de l’utilisateur.
Présence d'un conseil d'entreprise ou d'une délégation
syndicale
Obligation d'information
Depuis le 1er octobre 2018[3], une fois au début de chaque
semestre, et ce quelle que soit la date concrète de la concertation
sociale, les informations suivantes doivent être mises à la
disposition du conseil d’entreprise, ou, à défaut, de la délégation syndicale,
en se basant sur les données du semestre écoulé :
- 1° des informations détaillées sur
le recours aux contrats journaliers successifs, à savoir :
- le nombre de contrats journaliers successifs au
cours du semestre précédent ;
- le nombre de travailleurs intérimaires qui ont été
occupés avec un contrat journalier successif au cours du semestre précédent ;
li>
- 2° la preuve du besoin de flexibilité
strong> nécessitant le recours à des contrats journaliers successifs qui doit
être apportée par l’utilisateur. Celle-ci devra être étayée
statistiquement et pourra être complétée par des éléments qui
démontrent que l’utilisateur a examiné des alternatives au
recours à des contrats journaliers successifs ;
- 3° à la demande expresse des représentants des
travailleurs au sein du conseil d’entreprise, ou, à défaut de conseil
d’entreprise, de la délégation syndicale, des informations sur le nombre de
travailleurs intérimaires par tranche de contrats journaliers successifs[4].
Obligation de consultation
Le conseil d’entreprise, ou, à défaut, la délégation syndicale, est
consulté chaque année sur le recours aux
contrats de travail intérimaire journaliers successifs et sur la
motivation pour continuer à avoir recours aux contrats journaliers
successifs. Cette obligation doit coïncider avec l’une des deux sessions
semestrielles d’informations prévues.
Absence de conseil d'entreprise et de délégation
syndicale
Les mêmes informations que celles qui doivent être fournies
par les utilisateurs avec conseil d’entreprise ou délégation syndicale sont
mises à la disposition des organisations représentatives des
travailleurs, pour chaque utilisateur et selon la même
périodicité, par le Fonds de sécurité d’existence pour les
intérimaires. A cet effet, chaque entreprise de travail intérimaire
communique les données nécessaires au Fonds de sécurité d’existence pour les
intérimaires.
[1] La notion de " jour
habituel d’inactivité" englobe les jours d’inactivité propres au régime de
travail applicable dans l’entreprise ou dans l’une de ses divisions et pas les
jours habituels d’inactivité propres au régime de travail applicable à chaque
travailleur individuellement.
[2] CCT n° 108/2 conclue
au sein du Conseil National du Travail.
[3] CCT n° 108/2 conclue
au sein du Conseil National du Travail.
[4] En cas d’usage de cette faculté, le
nombre de travailleurs intérimaires par tranche de contrats journaliers
successifs sera communiqué de manière collective et
non-nominative. A cet effet, l’utilisateur pourra recourir au
modèle de formulaire qui figure en annexe de la convention
collective de travail n° 108/2. Ce modèle de formulaire, non obligatoire, est
donc proposé à l’utilisateur afin de faciliter l’information des représentants
des travailleurs. Néanmoins, si l’utilisateur fait usage d’un système
d’information propre à l’entreprise, il devra inclure les rubriques qui
figurent dans le modèle de formulaire mis à sa disposition.
Un étudiant peut-il être engagé comme travailleur intérimaire ?
Un étudiant peut être engagé dans le cadre d’un contrat de travail
intérimaire. Toutes les dispositions légales applicables à l’engagement d’un
étudiant sont également applicables à celui d’un étudiant intérimaire.
Le contrat de travail intérimaire d’un étudiant doit être constaté par écrit
avec la mention qu’il est conclu un contrat d'étudiant.
Comment le contrat entre le bureau d’intérim et l’utilisateur est-il conclu ?
Outre le contrat de travail intérimaire qu’il conclut avec le travailleur
intérimaire, le bureau d’intérim doit également conclure un contrat avec
l’utilisateur.
Par écrit et dans les 7 jours ouvrables
Le contrat conclu entre le bureau d’intérim et l’utilisateur doit être
constaté par écrit, dans les 7 jours ouvrables à compter du début de
l’occupation du travailleur intérimaire.
Mentions obligatoires
Un certain nombre de mentions doivent obligatoirement figurer dans le
contrat conclu avec l’utilisateur :
- le numéro d’agrément du bureau d’intérim et le
numéro d’immatriculation à l’ONSS du bureau d’intérim ;
- la dénomination de la (sous-) commission paritaire
dont relève l’utilisateur (le numéro de la commission paritaire suffit si le
bureau d’intérim prévoit une annexe au règlement de travail, donnant la
signification des numéros) ;
- la raison ou le motif de l’engagement du
travailleur intérimaire ;
- le lieu et la durée de l’occupation ;
- le régime de travail chez l’utilisateur ;
- du travailleur intérimaire ;
- la fonction et la qualification professionnelle du
travailleur intérimaire (ces données doivent être mentionnées selon la
dénomination la plus usitée chez l'utilisateur, de manière à permettre de
déterminer la rémunération du travailleur intérimaire de la manière la plus
facile) ;
- les caractéristiques propres du poste de travail à
pourvoir utilisateur ;
- la rémunération du travailleur permanent ayant la
même qualification dans l’entreprise de l’utilisateur (la rémunération brute,
hors pécule de vacances, doit être mentionnée et la rémunération nette peut
être mentionnée) ;
- les modalités de paiement de la rémunération ;
- le siège social et le siège d’exploitation du
bureau d’intérim pour lequel travaille l’intérimaire ;
- le cas échéant, le secrétariat social ;
- le nom du service de prévention ;
- si un accord ou un avis favorable est requis,
conformément aux dispositions de la CCT n°108 et la date de cet accord.
Attention ! Lorsque le contrat
de travail intérimaire est conclu pour l'occupation d'un étudiant, il doit en
faire mention et les dispositions obligatoires du contrat d'étudiant doivent
figurer sur le contrat de travail intérimaire ou, avec renvoi, sur un document
annexé.
Un seul contrat entre le travailleur intérimaire, le bureau d’intérim et
l’utilisateur
Comme un grand nombre de mentions qui doivent obligatoirement figurer dans
le contrat à conclure avec l’utilisateur correspondent à celles qui doivent
obligatoirement figurer dans le contrat de travail à conclure avec le
travailleur intérimaire, certains bureaux d’intérim décident dans la pratique
de rédiger un seul contrat, reprenant à
la fois le contrat de travail à conclure avec le travailleur intérimaire et le
contrat à conclure avec l’utilisateur. Dans ce cas, ce contrat est rédigé en
trois exemplaires et signé par les trois parties : le travailleur intérimaire,
le bureau d’intérim et l’utilisateur.
Accords commerciaux
Entre le bureau d’intérim et l’utilisateur, des accords commerciaux sont
également conclus. Ce sujet ne sera pas abordé dans la présente fiche.
Quelle est l'information globale à transmettre tous les 6 mois ?
En
plus des obligations déjà existantes[1], l’utilisateur
doit, depuis le 1er septembre 2013, transmettre tous les 6 mois une information
globale, ventilée par
motif, sur le nombre d’intérimaires et leurs prestations portant sur la période
du 1er janvier au 30 juin et sur celle qui s’étend du 1er juillet au 31
décembre au conseil d’entreprise ou,
à défaut à la délégation syndicale.
En l’absence
d’organes de représentation constitués au sein de l’entreprise, il appartiendra
à l’entreprise de travail intérimaire de communiquer mensuellement les données
ad hoc par voie électronique au Fonds
social pour les intérimaires.
[1] Il s’agit des
informations prévues dans les CCT n° 5 et n° 9.
Accueil d’un nouveau travailleur : aussi pour le travailleur intérimaire ?
Chaque employeur
est tenu de fournir à chaque travailleur qui débute dans son entreprise les
informations nécessaires en matière de bien-être au travail et de le faire
accompagner par un travailleur plus expérimenté[1]. Le but de
cette mesure
est de réduire le nombre d’accidents sur le lieu de travail.
Accueil
et accompagnement des travailleurs intérimaires par l’utilisateur
L’utilisateur
doit assurer l’accueil et l’accompagnement du (des) travailleur(s)
intérimaire(s) dans son entreprise. A cet égard, il a les mêmes obligations que
celles qui concernent les collaborateurs permanents.
Deux
obligations : accueil et parrainage
Accueil
L’utilisateur
doit assurer l’accueil du travailleur intérimaire débutant. Dans le cadre de la
loi relative au bien-être, cela signifie que le nouveau travailleur intérimaire
reçoit toutes les informations utiles
concernant le bien-être au travail[2].
Il ne suffit pas que l’utilisateur remette simplement le règlement de travail
au travailleur intérimaire et lui dise qu’il y trouvera toutes les
instructions.
L’utilisateur ou
un membre de la ligne hiérarchique qui a assuré l’accueil du travailleur
intérimaire doit à titre de confirmation signer une déclaration mentionnant
qu’il s’est acquitté de cette tâche. Vous trouverez un modèle de déclaration en
cliquant ici.
Une fois signée,
cette déclaration doit être remise au conseiller en prévention interne de
l’utilisateur qui est tenu de la conserver.
Parrainage
Le fait de donner
uniquement les instructions nécessaires au travailleur intérimaire débutant ne
suffira pas toujours pour lui permettre d’exercer sa mission en toute sécurité.
L’utilisateur ou un membre de la ligne hiérarchique devra en outre désigner un
travailleur expérimenté qui assurera l’accompagnement du nouveau travailleur
intérimaire.
[1] Arrêté royal du 25 avril 2007
relatif à l’accueil des nouveaux travailleurs, Moniteur belge du 10 mai 2007,
1ère édition.
[2] Les informations dont il s’agit dépendent
évidemment de la nature
de l’entreprise. Dans une entreprise qui utilise des machines, il y aura lieu
de donner des règles de sécurité spécifiques pour le travail à effectuer à
l’aide de ces machines. Dans d’autres
entreprises, ces informations peuvent par exemple se limiter à l’indication du
lieu où se trouve la trousse de secours et à des instructions en cas
d’incendie.
À combien s’élève la rémunération du travailleur intérimaire ?
Principe
La rémunération du travailleur intérimaire est payée par le bureau
d’intérim, mais est basée sur les rémunérations en vigueur chez l’utilisateur.
La rémunération du travailleur intérimaire ne peut en effet pas être inférieure
à celle qu’il percevrait si l’utilisateur l’avait engagé comme travailleur
permanent.
Ce principe de base ne signifie pas que le travailleur intérimaire doit
percevoir exactement la même rémunération que le travailleur permanent qu’il
remplace, mais que le travailleur intérimaire a droit à la même rémunération
qu’il percevrait s’il était engagé comme travailleur permanent chez
l’utilisateur.
Indexations et augmentations conventionnelles chez l’utilisateur
La rémunération du travailleur intérimaire est indexée de la même manière,
au même moment et aux mêmes conditions que la rémunération des travailleurs
permanents occupés chez l’utilisateur qui l’a engagé. Les conventions
collectives de travail de la commission paritaire dont relève l’utilisateur
doivent donc être appliquées.
Le même principe vaut pour les augmentations conventionnelles prévues par
CCT.
Barèmes minimums, barèmes sectoriels et revenu mensuel minimum garanti
(RMMG) de l’utilisateur
Les barèmes minimums, les barèmes sectoriels ou le RMMG doivent également
être respectés pour le travailleur intérimaire. Les conventions collectives de
travail du secteur dont relève l’utilisateur ou les CCT conclues au niveau de
l’entreprise doivent également être respectées pour le travailleur intérimaire.
Si au niveau du secteur ou au niveau de l’entreprise, aucun barème n’a été
prévu, le travailleur intérimaire doit au moins recevoir le RMMG.
Titres-repas chez l’utilisateur
Des titres-repas doivent octroyés aux travailleurs intérimaires aux mêmes conditions que celles qui sont
d’application chez l’utilisateur.
La Commission paritaire n° 322 pour le travail intérimaire - pas de barèmes
salariaux
Le travailleur intérimaire étant soumis aux règles qui s’appliquent aux
travailleurs permanents chez l’utilisateur en ce qui concerne la fixation de sa
rémunération, les barèmes minimums, les indexations et les augmentations, il
n’existe aucun barème salarial spécifique dans la CP n° 322 pour le travail
intérimaire.
Paiement de la rémunération
Le secteur intérimaire a prévu que les travailleurs intérimaires
payés par semaine doivent recevoir leur rémunération au plus
tard le 8e jour ouvrable suivant la fin de leur contrat de travail
intérimaire.
Les travailleurs intérimaires qui reçoivent des avances
et dont le solde définitif est réglé plus tard doivent
recevoir ce solde dans les 8 jours ouvrables suivant la clôture de la période
de paie, à condition que les états de prestation relatifs à cette période
soient délivrés dans les délais prévus au règlement de travail. Les 8 jours
ouvrables peuvent être portés à 12 jours ouvrables lorsque les avances
s'élèvent à au moins 98 % de la rémunération nette.
Quel est le précompte professionnel qui est retenu sur la rémunération du travailleur intérimaire ?
Pour les
travailleurs intérimaires, le précompte professionnel est fixé forfaitairement à 11,11 % de la
rémunération imposable. Dans la mesure où les bureaux d’intérim ont beaucoup de
mal à évaluer les revenus d’un travailleur intérimaire (occupés chez différents
employeurs ou envoyés par différents bureaux d’intérim).
Comme l’impôt
final tient cependant compte des taux progressifs, les travailleurs
intérimaires sont souvent redevables d'un impôt considérable. Le bureau
d’intérim a dès lors l’obligation légale d’informer les travailleurs
intérimaires de la retenue forfaitaire et des conséquences qu’elle entraîne.
Dans la pratique,
cette obligation d’information a souvent pour conséquence que le travailleur
intérimaire demande une majoration du pourcentage du précompte professionnel
retenu.
La rémunération du travailleur intérimaire peut-elle être saisie ?
Comme pour les
autres travailleurs, la rémunération du travailleur intérimaire peut être
saisie.
Les règles en
matière de saisie sur salaire et de cession de salaire (conditions, procédure,
minima,…) sont applicables aux travailleurs intérimaires.
Le travailleur intérimaire a-t-il droit à une intervention dans les frais de transport ?
Déplacements entre le domicile et le lieu de travail
Principe
Les conventions collectives de travail sectorielles ou les CCT d’entreprise
conclues par l’utilisateur s’appliquent également au travailleur intérimaire.
p>
Transports en commun
Si pour l’utilisateur, rien n’a été réglé au niveau du secteur ou au niveau
de l’entreprise, ce sont les règles contenues dans les CCT19ter et 19octies qui
s’appliquent aux travailleurs intérimaires pour l’intervention dans les
déplacements entre le domicile et le lieu de travail en cas d’utilisation des
transports en commun.
Transport privé
Le secteur intérimaire a conclu une CCT qui règle le remboursement des frais
de déplacement entre le domicile et le lieu de travail lorsque le moyen de
transport utilisé est privé. Cette réglementation sectorielle est supplétive et
n’est appliquée que si aucune CCT sectorielle ou aucune CCT d’entreprise n’est
applicable chez l’utilisateur.
Déplacements effectués avec un véhicule privé à des fins
professionnelles
Les travailleurs intérimaires qui se déplacent avec leur véhicule privé à
des fins professionnelles ont droit au remboursement de ces frais par le bureau
d’intérim puisqu'ils sont considérés comme des frais propres à l’employeur.
Vous trouverez le montant forfaitaire applicable en cliquant ici.
Le travailleur intérimaire a-t-il droit à une prime de fin d’année ?
Pour connaître la
réponse à cette question, cliquez ici.
Comment se calcule l’ancienneté du travailleur intérimaire ?
Ancienneté
en tant que travailleur intérimaire
Des règles de calcul spécifiques ont été fixées pour le calcul de
l’ancienneté des travailleurs intérimaires.
Le principe de base est que l’ancienneté du travailleur intérimaire se
calcule en totalisant les jours au cours desquels celui-ci a été lié par un
contrat de travail intérimaire. Le fait qu’il ait été occupé par un ou
plusieurs employeurs n’importe peu.
Ce principe est complété par la règle selon laquelle l’ancienneté du
travailleur intérimaire n’est pas interrompue par les périodes d’inactivité
d’une semaine ou moins (7 jours civils ou moins). Les jours d’inactivité ne
sont toutefois pas pris en compte pour le calcul de l’ancienneté.
Exemple : un travailleur
intérimaire est occupé
par le bureau d’intérim X chez l’utilisateur Y du lundi 1er octobre jusqu’au 3
octobre inclus. Du jeudi 4 octobre au dimanche 7 octobre, aucun contrat de
travail intérimaire n’est établi puisque l’utilisateur n’a pas besoin de
travailleur intérimaire. Le lundi 8 octobre, un contrat est de nouveau établi
pour 5 jours jusqu’au vendredi 12 octobre inclus. Jusqu’au vendredi 12 octobre
inclus, le travailleur intérimaire s’est constitué une ancienneté de 8 jours (3
jours durant la première semaine et 5 jours durant la deuxième semaine).
L’ancienneté du travailleur intérimaire est toutefois interrompue par une
période d’inactivité de plus d’une semaine (plus de 7 jours civils).
Exemple : le travailleur
intérimaire est occupé
par le bureau d’intérim X chez l’utilisateur Y du lundi 1er octobre jusqu’au
vendredi 5 octobre. Ensuite, l’intérimaire ne travaille pas pendant une
semaine. Puis, un contrat de travail intérimaire est établi du lundi 15 octobre
au vendredi 20 octobre inclus. Le 20 octobre, le travailleur intérimaire s’est
constitué une ancienneté de 5 jours. Le travailleur intérimaire perd les 5
jours constitués pendant la semaine du 1er au 5 octobre puisqu’il y a plus de 7
jours civils, (9 jours civils) entre les deux contrats de
travail.
Ancienneté
en tant que travailleur ordinaire
Principe
L'ancienneté en
tant que travailleur ordinaire commence en principe à courir au moment où le
travailleur intérimaire entre en service sous contrat de travail chez
l'utilisateur à l'issue de son contrat intérimaire. Il n'est donc pas tenu
compte des périodes pendant lesquelles il a déjà travaillé en tant que
travailleur intérimaire chez cet employeur.
Exception
La loi du 12
avril 2011 qui introduit des nouveaux délais de préavis pour les contrats de
travail dont l'exécution commence au plus tôt le 1er janvier 2012 (les
'nouveaux' contrats de travail) a prévu une exception au principe mentionné
ci-dessus.
La loi dispose en
effet que les périodes d'occupation en
tant que travailleur intérimaire chez un utilisateur entrent en
considération pour déterminer l'ancienneté d'un travailleur en cas de
licenciement.
Il ne faut pas
uniquement tenir compte des périodes d'occupation effective en tant que
travailleur intérimaire chez l'employeur, mais aussi du fait que tout période
d'inactivité de 7 jours ou moins est également considérée comme une période de
travail intérimaire.
Les périodes
d'occupation en tant que travailleur intérimaire ne sont toutefois prises en
considération qu'aux conditions
suivantes :
- l'engagement en tant que travailleur ordinaire suit immédiatement
la période de travail intérimaire[1] ;
- la fonction exercée par le travailleur est identique à la fonction
qu'il exerçait en tant que travailleur intérimaire ;
- le préavis est donné par l'employeur.
Les périodes de
travail intérimaire sont comptabilisées pour un an maximum dans l'ancienneté du travailleur.
Exemple : un travailleur intérimaire
est occupé pendant un semestre chez un
employeur X avec des contrats hebdomadaires. Une semaine après qu'il ait
effectué sa dernière prestation, il est engagé par l'employeur avec un contrat
de travail fixe. Si l'employeur souhaite ensuite rompre le contrat de travail,
il doit tenir compte avec une ancienneté complémentaire de 6 mois et une
semaine. Les weekends entre chaque contrat ainsi que la semaine qui se situe
entre la dernière occupation en tant que travailleur intérimaire et
l'engagement en tant que travailleur fixe sont en effet considérés comme des
périodes de travail intérimaire.
Si le contrat en
tant que travailleur ordinaire ne commence que 8 jours après la dernière
occupation en tant que travailleur intérimaire, l'ancienneté acquise par
celui-ci ne sera pas comptabilisée.
[1] L'engagement est considéré suivre immédiatement la
période de
travail intérimaire en cas d'interruption de maximum 7 jours entre l'occupation
en tant que travailleur intérimaire et l'occupation en tant que travailleur
ordinaire. Les périodes d'inactivité
d'une semaine ou moins sont en effet considérées comme des périodes de travail
intérimaire.
Quelle est la durée du travail du travailleur intérimaire ?
Principe
Les dispositions légales générales en matière de durée du travail et de
travail à temps partiel s’appliquent intégralement à l’occupation des
travailleurs intérimaires.
Le travailleur intérimaire respecte la durée du travail et les horaires en
vigueur chez l’utilisateur. Le travailleur intérimaire peut donc être occupé à
temps plein ou à temps partiel conformément aux horaires prévus dans le
règlement de travail de l’utilisateur.
Attention ! Si la durée hebdomadaire moyenne de travail (par exemple, 38
heures par semaine) diffère de la durée effective de travail (par exemple, 40
heures par semaine), il y a lieu de le mentionner dans le contrat de travail de
l’intérimaire et de lui octroyer des repos compensatoires.
Pour les travailleurs intérimaires, il est possible de déroger aux limites normales de la durée du
travail dans la même
mesure et aux mêmes conditions que celles qui s’appliquent aux travailleurs
permanents chez l’utilisateur.
Travail
de nuit, travail du dimanche et des jours fériés
Les dispositions relatives au travail de nuit et au
travail du dimanche et des jours fériés s’appliquent également aux travailleurs
intérimaires. Des dispositions spécifiques sont
néanmoins prévues en ce qui
concerne les jours
fériés.
Le travailleur intérimaire peut-il avoir accès aux infrastructures et services de l’utilisateur ?
L’utilisateur
doit donner au travailleur intérimaire l’accès aux infrastructures et services
existant dans son entreprise, tels que les services de restauration, les
infrastructures d’accueil des enfants et les services de transport. Une
différence de traitement peut toutefois être faite si elle est justifiée par
des raisons objectives.
Le travailleur intérimaire est-il responsable des dommages qu’il cause ?
La
responsabilité du travailleur intérimaire
L’article 18 de
la loi relative aux contrats de travail instaure un système de responsabilité
limitée. Grâce à ce système, la responsabilité d’un travailleur qui a
causé un dommage à son employeur ou à des tiers lors de l’exécution de son
travail ne peut être engagée qu’en cas de dol, de faute lourde et de faute
légère habituelle. Cette responsabilité limitée vaut également pour les
travailleurs intérimaires.
Responsabilité
civile dans le chef de l’utilisateur
L’employeur est civilement responsable du dommage causé par ses
travailleurs[1].
En cas de travail intérimaire se pose la question de savoir si c’est le bureau
d’intérim ou l’utilisateur qui doit être considéré comme employeur.
La Cour de cassation a décidé à plusieurs reprises[2]
que c’est la relation
d’autorité de fait, et non la
relation d’autorité juridique, qui est
pertinente pour déterminer la responsabilité. Etant donné que le
travailleur intérimaire se trouve sous l’autorité, la direction et le contrôle
de l’utilisateur pendant l’exécution de sa mission, c’est ce dernier qui est
civilement responsable du dommage causé par un travailleur intérimaire. Le
bureau d’intérim ne peut pas être tenu pour responsable puisqu’il n’exerce pas
l’autorité de fait sur les travailleurs intérimaires.
[1] Article 1384, alinéa 3, du Code civil.
[2] La première fois dans un arrêt du 8
novembre 1979.
Comment le contrat de travail intérimaire prend-il fin ?
Principe
Le contrat de
travail d’un intérimaire est toujours un contrat de travail à durée déterminée.
Ce contrat de travail prend donc automatiquement fin à l’expiration de sa
durée. Le bureau d’intérim ne doit pas adresser de notification complémentaire
au travailleur intérimaire.
Le contrat de
travail intérimaire peut également être résilié de commun accord ou pour un
motif grave.
Pendant
la période d’essai
Pendant la
période d’essai, tant le travailleur intérimaire que le bureau d’intérim
peuvent mettre fin au contrat sans préavis ni indemnité. Pendant ces trois
jours, l’utilisateur peut également mettre fin à l’engagement du travailleur
intérimaire sans préavis ni indemnité.
Même si la loi ne
l’exige pas, il est néanmoins conseillé de confirmer la résiliation par lettre
recommandée.
Rupture
anticipée
Si le travailleur
intérimaire ou le bureau d’intérim rompt le contrat de travail avant que
celui-ci n’arrive à son terme, c’est la partie qui procède à cette rupture
anticipée qui est redevable d’une indemnité à l’autre partie. Cette indemnité
est égale à la rémunération due jusqu’à la fin de la durée initiale du contrat,
sans toutefois excéder le double de la rémunération correspondant au préavis
qui aurait été d’application s’il s’était agi d’un contrat à durée
indéterminée.
En théorie, le
bureau d’intérim n’est pas redevable
d’une indemnité s’il peut prouver que
la rupture anticipée est
due à l’utilisateur et s’il propose au travailleur intérimaire, pour la durée
restante du contrat de travail initial, une nouvelle mission, avec la même
rémunération dans des circonstances équivalentes.
Qu'en est-il du règlement de travail ?
Le bureau d’intérim doit remettre un règlement de travail à son (ses)
travailleurs intérimaire(s), avant le début des prestations de travail qui
seront effectuées chez l’utilisateur.
Modèle obligatoire
Un modèle obligatoire de règlement de travail doit être utilisé. Ce modèle
contient toutes les mentions obligatoires prévues par la loi[1] ainsi que
celles qui sont en lien avec la réglementation relative à la prévention des
risques psychosociaux au travail (stress, harcèlement, …)[2].
Des mentions complémentaires peuvent être insérées par les
entreprises de travail intérimaire individuelles, pour autant que l'on tienne
compte de la place du règlement de travail dans la hiérarchie des
sources de droit en droit social.
Concrètement, ceci signifie que ce règlement ne pourra déroger aux règles
édictées par la loi ou par une CCT. Les dispositions du contrat de travail
individuel écrit l'emportent également sur le règlement de travail. Celui-ci se
situe en revanche au-dessus de l'usage et des dispositions supplétives de la
loi dans la hiérarchie des sources précitée.
Dérogations possibles ?
En principe, les entreprises de travail intérimaire doivent s'en tenir au
modèle établi. Des dérogations peuvent néanmoins être prévues dans un
nombre limité de cas, et à condition d'en informer la
Commission des Bons Offices pour les intérimaires[3].
L'information pourra être envoyée via l'adresse mail suivante, active à
compter de ce 1er septembre : info@cgd-cbo.be.
Les articles qui pourront faire l'objet d'une dérogation sont les
suivants:
- article 8 – paiement de la rémunération
- article 12 – remboursement de montants indûment
perçus
- article 13 – maladie ou accident autre qu'un
accident de travail
- article 20 – responsabilité
- article 23 – renseignements personnels
- article 32 – motifs graves et sanctions.
Dans ce cadre également, les partenaires sociaux précisent qu'il faut tenir
compte de la hiérarchie des sources de droit, et en particulier d'une série de
dispositions légales auxquelles il ne sera pas possible de déroger[4].
Vous trouvez le nouveau modèle de règlement dans notre rubrique Sectoriel
(sélectionnez la CP n° 322 sous "Commissions paritaires").
Annexe quant au règlement définitif de la paie
Une annexe au règlement de travail explicite de manière claire le décompte
de paie.
[1] Il s'agit de la loi
du 8 avril 1965 sur les règlements de travail.
[2] Pour plus d'infos,
consultez notre fiche "Prévention des risques psychosociaux au travail" sous la
rubrique Social/Info +.
[3] Cette information
doit avoir lieu dans le mois qui suit la fin des délais prévus
par la loi sur les règlements de travail. Etant donné qu'il s'agit d'une
information, l'approbation de la commission n'est donc pas requise.
[4] Il s'agit de
l'article 9 de la loi du 12 avril 1965 concernant le paiement de la
rémunération, de l'article 23 de cette même loi concernant le remboursement de
montants indûment perçus, de l'article 31 de la loi du 3 juillet 1978
concernant une maladie ou un accident autre qu'un accident de travail et des
articles 18 et 19 de cette loi concernant la responsabilité du
travailleur.
Quels documents sociaux un travailleur intérimaire reçoit-il ?
Fiche de salaire et compte individuel
Le bureau d’intérim remet une fiche de salaire au travailleur intérimaire.
Chaque année, le bureau doit en outre remettre un compte individuel à chaque
travailleur intérimaire qu’il a occupé.
Il est prévu que les renseignements relatifs à la rémunération qui sont
mentionnés séparément au contrat de travail doivent aussi apparaître
séparément sur le décompte (la fiche) de paie.
Les montants de la rémunération fixe, des primes et du pécule de vacances
devront en tout état de cause être mentionnés séparément. Une annexe au
règlement de travail explicitera de manière claire le décompte de paie.
Formulaire C4-travail intérimaire
A la fin de sa mission, le travailleur intérimaire reçoit un formulaire
C4-travail intérimaire du bureau d’intérim. Le travailleur intérimaire peut se
présenter à l’ONEM avec ce formulaire en vue d’obtenir éventuellement des
allocations de chômage.