Contrats/clauses
Travail intérimaire > 3. Questions pratiques
Le travailleur intérimaire a-t-il droit à une rémunération garantie en cas de maladie ?
En cas de
maladie, le contrat de travail intérimaire est suspendu.
Avertir
l’employeur – certificat médical – médecin contrôleur
En cas de
maladie, le travailleur intérimaire doit immédiatement avertir son employeur,
c'est-à-dire le bureau d’intérim. Le fait que le travailleur intérimaire doive
ou non remettre un certificat médical à son employeur dépend de ce qui est
prévu à cet égard dans le règlement de travail du bureau d’intérim.
Le travailleur
intérimaire doit également se soumettre à un éventuel contrôle par un médecin
contrôleur.
Rémunération
garantie
En cas de
maladie, les travailleurs intérimaires ont en principe droit à une rémunération
garantie. Mais comme ils sont liés par un contrat à durée déterminée (le plus
souvent un contrat hebdomadaire), certaines dispositions particulières sont
applicables.
Il faut tenir
compte des 4 situations suivantes :
- le travailleur intérimaire tombe malade pendant le contrat de
travail intérimaire ;
- le travailleur intérimaire tombe malade pendant le contrat de
travail intérimaire et la maladie se prolonge au-delà de la fin du contrat de
travail intérimaire ;
- le travailleur intérimaire tombe malade après la fin du contrat de
travail intérimaire ;
- la maladie du travailleur intérimaire dure plus d’un mois.
Le travailleur
intérimaire tombe malade pendant le contrat de travail intérimaire
Si le travailleur
intérimaire a au moins un mois
d’ancienneté, il a droit à une rémunération
garantie à charge du bureau d’intérim et au maximum jusqu’à la fin du contrat de travail intérimaire.
Dans la pratique,
la plupart des travailleurs intérimaires étant généralement engagés dans le
cadre de contrats hebdomadaires, la rémunération garantie sera souvent limitée
à une semaine, tant pour les ouvriers intérimaires que pour les employés
intérimaires.
Le travailleur
intérimaire tombe malade pendant le contrat de travail intérimaire et la
maladie se prolonge au-delà de la fin du contrat de travail intérimaire
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Dès que le
contrat de travail intérimaire prend fin, le bureau d’intérim n’a plus aucune
obligation en matière de rémunération garantie. Le travailleur intérimaire se
retrouve à charge de sa mutualité qui lui versera des indemnités.
Le bureau
d’intérim devra néanmoins payer au travailleur intérimaire une indemnité complémentaire aux conditions
reprises ci-dessous. Cette indemnité complémentaire doit
être payée au maximum jusqu’à la fin
d’une période de 30 jours à compter du premier jour de rémunération
garantie.
Pour avoir droit
à cette indemnité complémentaire :
- le contrat de travail intérimaire doit avoir pris fin pendant une
période de rémunération garantie. En d'autres termes, la maladie doit se
prolonger au-delà de la fin du contrat ;
- l’ancienneté du travailleur intérimaire est d’au moins un mois
auprès du même bureau d’intérim et chez le même utilisateur ;
- le travailleur intérimaire doit prouver, à l’aide d’un certificat
médical, que sa maladie se prolonge au-delà de la fin de son contrat de travail
intérimaire.
Cette indemnité complémentaire due à l’ouvrier intérimaire est égale à :
- 26,97 % de la partie de la rémunération du travailleur intérimaire
qui ne dépasse pas le plafond
salarial qui entre en ligne de compte pour le calcul des indemnités
versées par l’assurance maladie-invalidité, et ;
- 86,97 % de la partie de la rémunération du travailleur intérimaire
qui dépasse ce plafond.
Pour l’employé
intérimaire, les pourcentages précités sont respectivement de 27,93 % et 87,93
%.
Le travailleur
intérimaire tombe malade après la fin du contrat de travail intérimaire – droit
à une indemnité complémentaire
Si le travailleur
intérimaire tombe malade après la fin de son contrat de travail intérimaire, il
se retrouve immédiatement à charge de sa mutualité, mais il a en outre droit à
une indemnité complémentaire à
charge du bureau d’intérim aux conditions suivantes :
- le travailleur intérimaire tombe malade au plus tard le premier
jour ouvrable qui suit la fin de son contrat de travail intérimaire ;
- le travailleur intérimaire a presté au moins 65 jours auprès du
même bureau d’intérim et chez le même utilisateur.
L’indemnité complémentaire due à l’ouvrier intérimaire est égale à :
- 25,88 % de la partie de la rémunération normale[1]
qui ne dépasse pas le plafond
salarial qui entre en ligne de compte pour le calcul des indemnités
versées par l’assurance maladie-invalidité, et
- 85,88 % de la partie de la rémunération normale qui dépasse ce
plafond.
Pour l’employé
intérimaire, les pourcentages précités sont respectivement de 26,93 % et 86,93
%.
L’indemnité
complémentaire est due pour chaque jour ouvrable non presté, avec un maximum de 5 ou 6 jours (selon que le
travailleur intérimaire est occupé dans le régime de 5 jours ou de 6 jours).
Si le bureau
d’intérim peut prouver que la mission était de toute façon terminée, il est
dispensé de payer cette indemnité complémentaire.
La maladie du
travailleur intérimaire dure plus qu’un mois
Si le travailleur
intérimaire est malade pendant plus qu’un mois, il peut recevoir une indemnité du Fonds social pour les
Travailleurs intérimaires.
Après la fin du
premier mois de maladie et au maximum jusqu’à la fin du quatrième mois de
maladie, le travailleur intérimaire peut demander au Fonds social pour les
Travailleurs intérimaires de lui payer une indemnité complémentaire.
Cette indemnité
représente 40 % de l’indemnité versée au travailleur intérimaire par la
mutualité
et n’est due que si, au moment où débute l’incapacité de travail, le
travailleur intérimaire a acquis 2 mois d’ancienneté dans le secteur
intérimaire sur une période de 4 mois.
[1] La rémunération normale est calculée conformément
à la législation
sur les jours fériés.
La travailleuse intérimaire a-t-elle droit à un congé de maternité ?
La travailleuse
intérimaire enceinte a droit aux mêmes avantages qu’une travailleuse ordinaire.
Les règles en matière de congé de maternité s’appliquent intégralement aux
travailleuses intérimaires enceintes.
Pendant son congé
de maternité, la travailleuse intérimaire recevra des indemnités à charge de sa
mutuelle.
Le travailleur intérimaire a-t-il droit aux jours fériés ?
Les dispositions
relatives aux jours fériés sont également applicables aux travailleurs
intérimaires. Quelques dispositions spécifiques sont néanmoins prévues.
Jours
fériés coïncidant avec un jour d’inactivité normale
Si le jour férié
coïncide avec un jour d’inactivité normale, il doit être remplacé par un jour
d’activité normale. Le travailleur intérimaire suit le système que
l’utilisateur applique à ses travailleurs permanents. Dans la pratique, cela
signifie que les travailleurs intérimaires bénéficient parfois d’un jour de
remplacement pour un jour férié qui tombe après la fin de leur mission chez un
utilisateur.
Exemple : un travailleur
intérimaire est occupé du
1er au 25 juillet chez l’utilisateur. Le 15 août tombe un dimanche qui est un
jour d’inactivité chez l’utilisateur. Le jour férié du 15 août a été
collectivement remplacé par le vendredi 22 juillet pour tous les travailleurs.
Le travailleur intérimaire a droit au jour de remplacement du 22 juillet, même
s’il ne sera plus au service de l’utilisateur le 15 août.
Dans certains
cas, cela signifie aussi que le travailleur intérimaire peut perdre le jour de
remplacement d’un jour férié.
Exemple : le 15 août tombe un
dimanche (jour
d’inactivité chez l’utilisateur) et est collectivement remplacé chez
l’utilisateur
par le vendredi 22 juillet pour tous les travailleurs. Le travailleur
intérimaire est occupé du 5 au 31 août et n’aura pas droit au jour de
remplacement du dimanche 15 août, vu que le 22 juillet, il n’était pas encore
engagé chez l’utilisateur. Le travailleur intérimaire perd donc ce jour férié.
Jours
fériés qui tombent entre deux contrats
Lorsque deux contrats de travail
intérimaire sont uniquement interrompus par un ou plusieurs jours fériés ou de
remplacement, éventuellement combinés avec un ou plusieurs jours habituels
d'inactivité chez l'utilisateur, les jours fériés et de remplacement concernés
sont considérés comme des jours fériés pendant lesquels le travailleur
intérimaire était au service du bureau d'intérim. Celui-ci devra dès lors
octroyer au travailleur la rémunération afférente à ce/ces jour(s) férié(s).
Cette règle n'est cependant applicable que
si les 2 contrats de travail sont conclus auprès du même bureau d'intérim et
pour une mission auprès du même utilisateur. Le législateur a voulu ainsi
éviter que le contrat de travail intérimaire soit volontairement interrompu
afin d'éviter le paiement du jour férié[1].
Exemple : un travailleur
intérimaire reçoit un contrat du lundi 11 au jeudi 14 août compris, et ensuite
un contrat du lundi 18 jusqu'au vendredi 23 août auprès du même utilisateur.
Durant le weekend, il n'y a pas de prestations dans l'entreprise concernée. Le
travailleur intérimaire aura, dans ce cas,
malgré tout droit à la rémunération du jour férié du vendredi 15 août,
même s'il n'était pas sous contrat.
[1] L'obligation de paiement de la rémunération pour
les jours fériés
qui tombent après la fin du contrat de travail n'est en effet applicable
qu'après 15 jours d'ancienneté, et n'est donc pas toujours d'application pour
les travailleurs intérimaires qui sont régulièrement occupés avec des contrats
hebdomadaires.
Le travailleur intérimaire a-t-il droit à des vacances annuelles ?
Un travailleur
intérimaire se constitue des vacances annuelles et peut les prendre de la même
manière que les travailleurs ordinaires. Comme tous les travailleurs, les
intérimaires ont également droit à un simple pécule de vacances et à un double
pécule de vacances. Pour autant qu’ils
remplissent les conditions, les intérimaires ouvrent aussi le droit aux
vacances supplémentaires européennes.
Les ouvriers
intérimaires reçoivent leur pécule de vacances une fois par an, de la caisse de
vacances.
Les employés
intérimaires reçoivent leur pécule de vacances du bureau d’intérim, lors de
chaque paiement de leur salaire, ce qui correspond en fait au paiement d’un
pécule de sortie à la fin du contrat de travail.
Un travailleur intérimaire a-t-il droit au petit chômage et au congé pour raisons impérieuses ?
Le travailleur
intérimaire a droit aux petits chômages et au congé pour raisons impérieuses
pour les mêmes événements, aux mêmes conditions et moyennant le respect des
mêmes
modalités que les autres travailleurs. Si l’utilisateur applique un régime plus
avantageux que le régime légal minimum, les travailleurs intérimaires
bénéficient également de ce régime plus avantageux.
Le travailleur
intérimaire doit demander le petit chômage ou le congé pour raisons impérieuses
auprès du bureau d’intérim.
Un travailleur intérimaire peut-il être mis en chômage temporaire ?
Intempérie, force majeure, grève et lock-out et accident technique
Les travailleurs intérimaires peuvent être mis en chômage temporaire pour
cause d’intempérie, de force majeure, de grève et de lock-out et d’accident
technique.
Un travailleur intérimaire étant en principe engagé dans le cadre d’un
contrat hebdomadaire, il ne sera généralement, dans la pratique, mis en chômage
temporaire que jusqu’à la fin de la semaine. Ensuite, soit le travailleur
intérimaire sera engagé pour une nouvelle mission chez un autre utilisateur,
soit – s’il n’y a pas d’autre mission – le travailleur intérimaire recevra un
formulaire C4-travail intérimaire de manière à ce qu’il puisse recevoir des
allocations de chômage ordinaires.
C’est le bureau d’intérim, et non
l’utilisateur, qui, en tant qu’employeur du travailleur intérimaire, est tenu
de remplir les formalités liées au chômage temporaire, et ce à l’égard du
bureau régional de chômage comme à l’égard du travailleur intérimaire.
Dans la pratique, certains bureaux régionaux du chômage acceptent que la
notification (et non les autres
formalités) du chômage temporaire soit faite par l’utilisateur. L’utilisateur et le bureau d’intérim doivent à ce
propos demander l’accord préalable du bureau régional de l’emploi. Si
l’utilisateur fait la déclaration, il doit mentionner dans la notification la
qualité du travailleur intérimaire et le numéro d’ONSS/BCE du bureau d’intérim.
Si c’est l’utilisateur qui envoie la notification, le bureau d’intérim reste
responsable au cas où la notification n’aurait pas été faite correctement. Le
bureau d’intérim est et reste en effet l’employeur du travailleur intérimaire.
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Fermeture collective
Si l’utilisateur ferme collectivement son entreprise pour cause de vacances annuelles, un problème se pose pour
les travailleurs intérimaires. Les travailleurs intérimaires ne sont en effet
pas des “travailleurs” de l’utilisateur, mais bien du bureau d’intérim avec
lequel ils ont signé un contrat de travail.
L’ONEM admet toutefois que bien que le travailleur intérimaire ne soit pas
un travailleur de l’utilisateur, il puisse tout de même être question de
suspension du contrat de travail.
Pour le travailleur intérimaire dont le contrat de travail intérimaire à
durée déterminée court au moins jusqu’à la fin de la période de fermeture
collective, des allocations de chômage temporaire peuvent être demandées comme
pour les travailleurs ordinaires de l’utilisateur.
Pour le travailleur intérimaire dont le contrat de travail intérimaire à
durée déterminée ne court pas jusqu’à la fin de la période de fermeture
collective, des allocations de chômage temporaire peuvent être demandées pour
la période de fermeture collective qui coïncide avec la durée du contrat de
travail intérimaire. Pour le reste de la période, le bureau d’intérim délivrera
un formulaire C4-travail intérimaire au travailleur intérimaire.
Raisons économiques
Remplacement
Si le travailleur intérimaire est engagé pour remplacer un travailleur permanent, il peut bénéficier du chômage
temporaire pour raisons économiques.
Surcroît temporaire de travail
La loi de relance économique du 11 décembre 2008 a prévu qu’à la suite de
circonstances économiques exceptionnelles, les ouvriers intérimaires engagés
par un utilisateur pour un surcroît temporaire
de travail, peuvent, sous certaines conditions, bénéficier des avantages
du système de chômage temporaire pour raisons économiques.
Pour entrer en ligne de compte pour des allocations de chômage temporaire,
le travailleur intérimaire engagé pour faire face à un surcroît temporaire de
travail, doit satisfaire à trois
conditions :
- le travailleur intérimaire doit avoir été occupé pendant au moins 3 mois
auprès de l’entreprise qui fait appel à lui (c’est-à-dire l’utilisateur) ;
- le secteur de cet utilisateur est confronté à un manque de travail
résultant de causes économiques ;
- le travailleur intérimaire fait partie de la division pour laquelle
l’utilisateur sollicite le chômage temporaire pour ses travailleurs
permanents.
Le travailleur intérimaire suit donc le régime qui est d’application chez
l’utilisateur qui l’occupe. C’est en effet le régime de l’utilisateur ou de son
secteur qui est d’application.
Travail exceptionnel
Si un travailleur intérimaire est engagé pour exécuter un travail
exceptionnel, il ne peut pas être mis
en chômage temporaire pour causes économiques.
Formalités
La procédure formelle telle qu’elle
existe pour le chômage temporaire pour raisons économiques doit également être
respectée, de la même manière, pour les travailleurs intérimaires.
Dans ses instructions, l’ONEM a explicitement prévu en ce qui concerne les
allocations de chômage temporaire pour raisons économiques que la notification
au bureau de chômage de l’ONEM peut être envoyée tant par le bureau d’intérim que par l’utilisateur. Si c’est l’utilisateur qui
envoie la notification, il est tenu d’y mentionner la qualité du travailleur
intérimaire et le numéro d’ONSS/BCE du bureau d’intérim.
Dans la pratique, il s’avère que c’est généralement l’utilisateur qui envoie
la notification à l’ONEM et le bureau d’intérim qui effectue ensuite les autres
formalités, comme l’établissement et la délivrance d’un formulaire C3.2, la
délivrance de la carte de contrôle C3.2A (numérotée) et la tenue à jour du
livre de validation.
Si c’est l’utilisateur qui envoie la notification, le bureau d’intérim reste
responsable en cas de problème. Le bureau d’intérim est et reste en effet
l’employeur du travailleur intérimaire. La plupart des bureaux d’intérim
concluent dès lors des accords pratiques et commerciaux avec leurs clients.